L’Alchimie de la Danse : danser pour se transformer

Dans les périodes difficiles de ma vie, la danse a été un grand soutien et parfois une véritable bouée de sauvetage.

Danser seule est déjà une bonne chose, mais cela a ses limites pour moi. J’ai besoin de faire partie d’un groupe, et de bénéficier d’une aura collective.
Danser parmi un groupe, en solo ou avec des alters, me permet d’aller plus loin dans mes possibles. Selon les groupes bien sûr, l’alchimie varie, me permettant des espaces de connexions intérieures plus ou moins profonds, des processus plus ou moins aboutis.

La présence d’une tribu d’humain dansants, bienveillants et non jugeants est le plus beau cadeau que je puisse recevoir avec ma danse.

La mise en mouvement de mon corps me permet d’entrer dans des espace sans pensées. Même s’ils sont de courtes durée ou quand la pression intérieure est trop grande, ils existent et c’est déjà un grand pas en avant.
Parce que oui, je pense tout le temps, ma tête ne s’arrête quasiment jamais. Les pensées sont parfois des idées, des rêveries, des réflexions, des analyses que je juge intéressantes et créatives; d’autres fois ce sont des ressassements, des obsessions, des boucles sans fin, des limitations...
Quoiqu’il en soit quand je les laisse trop faire elles me déconnectent de mon corps, de ce que je ressens, de ce que je suis…

C’est grâce à la danse et au plaisir que j’ai toujours eu depuis petite à ressentir mon corps en mouvement, que j’ai pu garder ce lien avec lui malgré un flot de pensées incessantes, et ce même quand je ne danse pas. C’est comme un équilibre subtil, l’absence de danse ne doit pas être trop longue, mais la mémoire du mouvement du corps me donne une certaine dynamique.

Les sensations corporelles me permettent de ressentir autrement une émotion par exemple, de lui permettre de prendre pleinement sa place  dans mon corps entier et de s’exprimer en conscience. Cela peut avoir une forme minuscule ou au contraire nécessiter un grand espace. 

C’est l’intelligence du corps qui s’exprime, celle de la tête peut s’arrêter et regarder.

Oh bien sûr, par la suite elle essaiera de comprendre et d’analyser ce qui vient d’être vécu !

Quand je danse la musicalité est essentielle pour moi. Toutes les formes que cela peut prendre la musique extérieure, celle qui est jouée ou enregistrée, cela peut être aussi ma musique intérieure, le son du frottement des pieds sur le sol, celui de la respiration, de la pulsation, le silence etc…  Par ses grandes variations, elle ouvre une multitudes d’émotions et de ressentis différents, dans l’intensité, la tonalité, la profondeur.
La musicalité me donne accès à une autre histoire, une autre narration que celle qui s’agite en moi.
Cela ouvre le champs des possibles, et me permet une connexion chaque fois différente et plus fine à mon corps.

Enfin, par la danse je transmute, j’alchimise, je transforme aussi pour les autres. Je m’amuse à dire parfois que je fais « paratonnerre » mais le mot le plus juste est « catalyseur ».

Et ça, je vous en parlerai dans un autre texte… ici.

Photo Sophie Gehin pour l’AbRuisseau